L’infrastructure de collecte et de traitement des eaux systématisée au 19ieme siècle à partir des travaux engagés par le Baron Haussmann dans le cadre de la campagne de rénovation intitulée « Paris embellie, Paris agrandie, Paris assainie », puis modernisée au fil du temps a, certes, répondu aux ambitions hygiénistes napoléoniennes mais a aussi généralisé la mise en place des conditions favorables à l’émission des « gaz d’égout ». H2, CH4, NH3, CO, NH3, H2S, CO2 et N2O et des composés organiques volatils (COV et CSV). Ces polluants naturels sont non seulement nocifs quand leur concentration dépasse un certain seuil, mais, pour certains, très agressifs pour les équipements.
Résultant des processus naturels de biodégradation de la matière organique, ces gaz, dont l’H2S, contribuent non seulement de façon non négligeable à l’intensification de l’effet de serre (1/3 des émissions de CH4 de la ville de Paris provient du réseau d’assainissement), mais menacent aussi la santé et la sécurité des personnes et engendrent, en outre, des nuisances olfactives dont l’impact se fait sentir jusque sur le prix de l’immobilier riverain. Ainsi, et sans compter ces dommages collatéraux sur la valeur immobilière, le coût de réhabilitation annuel des infrastructures directement dégradées par ces gaz s’évalue autour de 10% du cout de collecte et traitement des eaux usées, soit 1,2 Md€ en France. Ces chiffres sont à rapprocher du nombre desdites infrastructures qui maillent notre hexagone. On compte ainsi environ 3 millions d’ouvrages d’assainissement et 425000 kilomètres de réseau d’assainissement gérés par 12392 services dédiés. Cette organisation représente, à elle seule, une valeur patrimoniale équivalente à plus de 6 % du PIB nationale et une bonne part de celle-ci est constitué de petites installations comme les postes de relevage.